Dans mes accompagnements, je rencontre beaucoup de personnes pour qui il est douloureux de se détacher de leur maison. Pourquoi? La maison est notre lieu refuge et c’est très certainement la chose la plus précieuse que nous possédons. Elle représente donc beaucoup pour nous.
Récemment une cliente m’a dit « je dois me délester des objets du passé ». Comprenez en cela, je dois quitter ma maison chargée d’histoire, et me séparer d’objets qui me rappellent tant de souvenirs.
C’est pour cela, que j’ai trouvé intéressant de comprendre pourquoi nous sommes si attachés aux choses et aux maisons qui nous appartiennent. Avec cet article, je voudrais aussi permettre aux personnes de l’entourage, famille et amis, de mieux comprendre que ce processus peut être à la fois douloureux mais aussi long, et le vivre en étant accompagné(e) est parfois plus facile. L’empathie et la bienveillance dans ces moments là sont nécessaires. Et même si vous ne comprenez pourquoi la personne se met dans tous ses états pour un vieux service à café. Elle a sans doute ses raisons.
L’attachement dès notre plus jeune âge
On parle souvent de l’attachement qu’on a pour nos proches mais rarement de celui pour les objets de notre environnement. Dans cette affaire, il n’est nul question d’argent. Ce que l’on possède est un peu le reflet ou l’extension de soi-même. Il n’y a qu’à regarder un bébé de 18 mois à la crèche quand un autre enfant lui enlève un objet des mains. On voit tout de suite l’importance à ses yeux de cet objets inanimés. Au travers de l’attachement, il y a un processus de reconnaissance.
L’attachement à ce qui nous appartient
Il est intéressant de voir l’intérêt que l’on porte à ce que l’on l’on possède, qu’on l’ai acheté, gagné, trouvé ou reçu en cadeau, par rapport à ce qui ne nous appartient pas.
Il y a une étude sur le sujet qui a été réalisée auprès d’étudiants. On a offert un mug à plusieurs étudiants. Puis, on leur a proposé d’échanger leur mug contre une tablette de chocolat. Seulement 10% d’entre eux ont accepté l’échange. Cette attitude se nomme « l’effet de dotation » ou « l’aversion à la dépossession ».
Si on regarde le comportement humain aussi avec les choses qui nous sont mises à disposition mais qui ne nous appartiennent pas, on constate aussi une différence. C’est le cas surtout dans le soin apporté à l’objet ou au lieu. C’est souvent une crainte d’ailleurs, des propriétaires qui mettent à disposition un logement saisonnier.
Le temps ajoute de la valeur aux choses
Si on regarde autour de soi, on se rend compte que tous nos biens ont une histoire : pour un tableau, ce sera la jolie galerie d’art sur la côte où on aimait flâner, pour un bibelot, ce sera le voyage en Indonésie fait l’hiver dernier, pour le fauteuil ancien dans le salon, ce sera le visage heureux de notre grand-mère qui aimait tant s’y assoir…. Si on pousse un peu les choses (je vous conseille de ne pas trop jouer à ce jeux là, quand même), on se rend vite compte que même des objets insignifiants ont leur histoire et leur passé.
Alors lorsqu’il s’agit de nos maisons, vous pouvez imaginer la valeur inestimable qu’on leur porte ! La difficulté de s’en séparer en est d’autant plus grande.
Revenons dans le présent !
Bien sûr, c’est naturel de penser à l’aspect utilitaire de chaque objet, de nos meubles, de nos maisons. On ne peut se promener toute la journée en se disant à chaque moment « Ah quel merveilleux moment ! » ou » Quel bon souvenir me rappelle cet objet ! ». On vit, on mange, on s’assoit, on bricole, on profite de nos proches, on fait du rangement, on tri…. ON VIT TOUT SIMPLEMENT !
Mais quand vient le moment de se séparer des choses. Il faut apprendre à s’en libérer ! Et c’est là que le processus de l’accompagnement a tout son intérêt.
Le détachement ou la libération
On dit qu’on se construit dans nos relations avec les autres, mais on se construit aussi dans nos rapports avec les choses matérielles. La maison ou l’appartement dans lequel on habite, les objets qu’on a choisi, font partis de nous. Comme dit une de mes cliente » les maisons nous sont seulement prêtées, elles seront encore là après nous pour continuer leur histoire ».
Le processus de détachement, c’est un peu comme le printemps qui arrive ! Se délester de quelques objets du passé pour faire de la place à la nouveauté dans sa vie. Je vous partage cette phrase de Serge Tisseron, psychanalyste français, que je trouve assez juste. « Mieux organiser le monde autour de soi n’est pas le signe d’une personnalité forcément mieux organisée au-dedans, mais celui d’une personne qui a compris que l’esprit se structure en structurant le monde, à commencer par ce qui est le plus proche de nous. »
La difficulté du détachement serai-t-elle liée à la reconnaissance ?
On rentre dans la psychologie ! Mais tout ceci ne vient-il pas nous titiller sur notre besoin de reconnaissance ou même d’appartenance. ..
L’adaptabilité et la capacité d’accepter le changement, sont-elles aussi des pistes? Et pourtant on peut dire que nous venons de traverser une période qui nous a fortement challengé sur ces forces là. Certains disent : « la vie, c’est de faire des projets », « la vie, c’est le mouvement » ! Alors la vision et le définition du projet pour lequel vous vous séparez de tout ces objets ou de votre lieu de vie est importante à clarifier. Plus la vision sera claire plus le processus sera simple et ce fera en toute sérénité. C’est le constat que je fais avec mes clients, surtout ceux qui ont un vécu de plusieurs années dans leurs habitations. Il est certain que pour des gens qui se séparent d’une maison habitée seulement depuis 3 ou 4 ans, le lâcher prise est beaucoup plus rapide. Et surtout on accumule moins d’objets dans 120m2 que dans 300m2.
Si vous vous êtes reconnu(e)s dans cet article ou si vous pensez que cela peut aider quelqu’un de votre entourage d’être accompagné(e) sur ces sujets, cela fait aussi partie de nos accompagnements.
Abby ma Coach immo, c’est un concept unique avec des valeurs fortes où l’approche humaine est au cœur de nos préoccupations.
A bientôt 🙂 Abby
